Publié le 14 décembre 2017 dans Actualité Juive, n°1458
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Dans une affluence importante, et avec des intervenants de grande qualité, de nombreuses personnalités politiques, intellectuelles, religieuses et de la société civile, les débats se sont déroulés tout au long de la journée avec de nombreuses tables rondes et conférences organisées sur les grands sujets de préoccupation de la communauté juive aujourd’hui Plus de 2000 personnes se pressaient à la Convention du Crif.
Justement, en sa 8ème édition, la convention nationale du Crif innovait. Cette notion de "perpétuel renouvellement" s’énonçait déjà en son intitulé général : "Tous citoyens ! Laïcité, éducation, identités…" De nombreux questions et problématiques sociétales, qui n’avaient pas été traitées précédemment, permettaient d’aborder les points sensibles qui, justement posent questions. : "Qu’attendent les Français de la politique aujourd’hui" ; "Environnement, sommes-nous tous coupables ? " ; "Les intellectuels Français, les Juifs et Israël " ; "Identités juives et bande dessinée" ; "Algérie, amnésie d’un exil" ; "La Loi de l’Etat fait Loi (le droit Juif face à l’autorité de l’Etat) ; "Faut-il encore être féministe" ; "Citoyenneté : quel rôle pour l’école" ; "Sécurité et terrorisme" ; "Les politiques peuvent-ils encore transformer la société ?"
Parallèlement, des thèmes plus classiquement traités lors des précédentes convention du Crif, permettaient avec des intervenants de qualité, de rendre compte d’une actualité sensible : "Identités juives en France", "Préoccupations quotidiennes des Juifs de France" ; "Les médias peuvent-ils lutter contre l’antisémitisme" ; "Judaïsme et Christianisme : du mépris à la fraternité" ; "Israël face à la menace iranienne" ; "Les nationalismes et les populismes vont-ils tuer l’Europe ? " ; "La France au Moyen-Orient" ; "Décryptage d’une passion planétaire : antisionisme, antisémitisme (l’exemple du BDS) " ; "Mémoires en conflit, mémoires en partage".
Pour introduire la plénière de clôture et devant un amphithéâtre bondé, un film plein d'émotions fut projeté en hommage à Simone Veil et son parcours remarquable. Il revenait aussi au Premier ministre de rappeler l’évidence : "Ceux qui nient le lien historique de Jérusalem avec le peuple juif ne connaissent pas l'Histoire". Comme en écho, Francis Kalifat, Président du Crif proclamait à son tour : "Reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël, ce n'est pas un acte exceptionnel. C'est une évidence historique !".
Solennel, Edouard Philippe, qui lançait que "Sans les Juifs de France, la France ne serait pas la France" et de déclarer aussitôt "Notre première mission est de veiller à la protection des écoles et des synagogues. Je n'accepterai jamais qu'un citoyen juif ne puisse plus pratiquer son judaïsme par peur", tout en martelant solennellement que "Lorsque l'on attaque un Juif, en France, on s'attaque à la France entière. Le dire ne suffit pas, le répéter est indispensable, mais il n'y a rien de pire que de se cacher derrière cette phrase sans la transformer en acte."
Il fallait entendre aussi Anne Hidalgo, maire de Paris, dire avec force que "L'antisémitisme, qui a pris de nouvelles formes comme celle de l'antisionisme, ne doit jamais être accepté mais au contraire, toujours combattu" et de rappeler l’évidence : "Parmi les nouveaux habits de l'antisémitisme, le boycott de l'Etat d'Israël." Avant de proclamer que "La culture du judaïsme a su se mêler à toutes les cultures du monde. Paris est une ville marquée par l'Histoire du judaïsme et de la communauté juive."
Avant l’intervention du Premier ministre, il revenait à Francis Kalifat, de clôturer cette journée. Le Président du Crif commence son discours par une pensée émue envers le Grand Rabbin Josy Eisenberg et sa famille : "Il a fait entrer les concepts de la pensée juive dans de nombreux foyers, juifs et non juifs. "
"Trop longtemps, beaucoup de nos concitoyens n'ont pas voulu entendre que l'antisémitisme qui a touché les Juifs touchait en fait la France dans son ensemble" et de préciser que "Tous les Français savent désormais qu'ils sont menacés.""Nous sommes engagés dans une bataille culturelle : elle oppose républicains et identitaires", tenait à préciser devant l’assistance Francis Kalifat. Le dernier mot revenait au Président du Crif : "L'universalisme républicain, c'est clamer haut et fort que l'on veut plus de République, et la même République pour tous".
Une convention exceptionnelle pour rappeler également que le Crif est toujours un/le lieu où débats, ateliers et des échanges et des réflexions passionnantes se font aussi avec des intervenants de qualités et lors d’échanges inter et extra-communautés.
"La Convention du Crif est une tradition bien établie mais aussi un événement en perpétuel renouvellement. C'est une volonté partagée de s'interroger avec sincérité sur ses propres certitudes", rappelait Francis Kalifat, Président du Crif, lors de la plénière de clôture.